En campagne le 29 Janvier 1916

Ma chère petite femme.

Je n'ai rien reçu aujourd'hui ce sera pour demain. Aujourd'hui dimanche

il a fait très bon on ce dirais au mois d'avril. Comme on

avait repos j'ai fait la bague pour celui de la 17e comp° cette fois elle a pas

cassée. Ce matin j'ai vue [Comtasier] avec un de ces amis il veut que je lui

fasse aussi des bagues je lui est montré les tiennes celle de [Darbon] et celle de

Claudine. Je lui est vendu celle de Claudine et il voulait bien aussi les

tiennes mais j'ai pas voulut lui vendre je lui est vendue celle de

Claudine 40 sous je l'aurai bien vite remplacer si on nous laisse

tranquille. demain, je pourrait encor travailler je croit car j'ai attendu dire

qu il y avait vagcination mais je ne sais pas si se sera pour nous

ou pour ceux qui on pas passer la dernnière fois. Je ne te fais pas

de lettre rien de nouveau c'est toujour la mème chose comme je passe

la plus grande partie de mon temps a faire le bijoutier il faut que je

me mette en colère pour écrire. je suis toujour trop présser j'ai toujour

du travaille la moitié de plus que je peut faire. Malgré tout je suis [em]

très bonne santée et j'espère que ma carte vous en trouvera tous de

mème a son arrivée Aurvoir mes deux chéries et j'éspère

à bientot je termine en vous embrassants tous les deux bien

tendrement un gros mimi pour moi a Roger Alfred