Le Moulin 9 octobre 1914

Bien chèr Epoux

Me voila un petit instant

a moi bien chèr Piérre pour venir te dire

toutes les veritees mais chéri si je te les dis

jentan que toi aussi tu me les dise a

moi je nentant pas que tu me qache

rien dis moi au moins la verité a moi

je vais te répéter ce que je tai deja dit

bien souvent jen vois de bien plus malheureux

que nous c'est ce qui me console c'est pour

sa que je prend tout pour l'amour de Dieu

dit moi ou di nous a tous exactement come

tu es ce que l'on ta fait a ton bra la tu

dans un appareil ton Epaule coment est elle

tu es comment sont ils coupé ton bra commence

tu a le remuér ou non enfin tout come çai

petit a petit chèr Pierre tu me le dis je ne

ten maudit pas au non loing de la si je

netais pas dans un état comme je suis à la

bonne heureus mais je comprend que c'est

pour ça que tu me le dit peutit a petit

tu fais bien chéri mais apresan dis moi le

tout a un coup ça ne me fera rien je suis

habitué a tout (au moins fait moi le plaisir

de me dire tout) qu'ant a moi voici ce

qui ma contrarié le plus depuis ta blessure

c'est que personne ne vienne te voir moi

qui avait toujours dit que ou que tu sois

je viendrez oh ! come ça a étai penible pour

moi l'orsque jai su que l'on ne voulait

pas me lessér venir enfin peut etre ils ont

bien fait ça je ne sai rien qu'ant jai

vu que l'on ne voulait pas me lessér

venir j'avais mis un peu de patience

jusque au jour d'ont j'ai reçu ta carte

me disant que tu étais au desespoir sans

nouvélles et juste ce jour la ma belle soeur

de Cessenon ma écrit que elle avait bien

fentésie de venir te voir mais cetait un peu

l'oing pour venir ceule mais que avec

n'inporte qui elle viendrait je suis parti

tout dessuitte pour allèr le dire a malbosc

voici ce qu'ils mont repondu que ce netait

pas la peine d'allér san faire une some

d'argent pour le voyage que mon beau

Frère d'Espine viendrait ceul et qu'il

ferait la même chose bon je suis repartie

contente le soir juste jai eu ta l'etre

nous disant que tu avez eu des nouvelles

nous y sommes revenues avec maman

pour y le dire et en même temp pour

savoir quel jour il partait pour te

faire prendre de l'argent ou d'autre chose ils

nous on dit que le landemain il serait au

soulie mais alors il a eu changé d'idée il ma

dit le dimanche matin il ma dit que

il fallait qu'il aille vendangér et qu'il

ne pouvait pas venir ten vaut il puisque

jy suis que je te dise tout c'est alors que

mon Frère avait écri que peut être ils

partirait de Beziers et que çi maman

pouvait elle y dessande elle aiderait Marie

a Vandenger même elle la consolerait

car je nai pas besoin de te dire come elle

est tu le sai et moi je l'ai faite partir

dessuitte voici ce que jy est dit si vous

voyais que Marie est le courage ten que

vous y cerais allé voir Ernest et Pierre elle

sont allé à Béziérs elle sont allé chez l'oncle

et l'oncle ne les a pas conseiller il y a dit

que deux femmes ce netait guerre possible

ah ! mon chèr Pierre lorsque jai

vu que elle personne ne venait jetais

or de moi c'est pour ça chéri que

je ne ten avez jamais parlé je ne sai

pas si qu'elqu'un plus ten avait

parlé toujours chéri si on ne ten a

pas parlé nen dit rien a perssone

maintenant c'est passé cest passé

pour ce que je te plein le plus c'est

que je comprend qu'il te manque quelque

chose a mon Dieu ça c'est sur

et bien chér Pierre voici ce que jai

refléchi l'oncle de Pezénas ma écri que

un de ces collegues était venu te voir

toi tu ne men a jamaïs parlé si

s'ait vrai chèr Pièrre et nous ferions

passer de l'argent a mon Oncle et lui

te le ferait passèr par cest home

dis moi le au moins et si tu en

a pas fait moi le savoir par dépéche

je le ferai dessuitte. Ne tinquiètte

pas chéri de ce que je te dis ni même

nen parle a perssonne qu'ar moi ça

ma étai un peut penible mais je les

assez pri avec patience et je me porte

très bien chèr Epoux croi le car c'est

la veritee tous peuvent te le dire

Nous avons eu hier la visite de

l'oncle de Béziers nous arrachions

les pommes de terre devant la porte

il nous a un peu surpri nous ne

pensions pas a lui mais le pauvre

home il nous a fait beaucoup de plaisir

il est venu ici pour me consolér presque

avant d'aler voir ces Fréres tu peu croire

qu'il men a doné du courage nous

avons passé deux heureus ensemble mais

tu peu croire que je nai pas langui

Tante n'est pas venu parceque il a

dit quelle avait quelque peu du travail

lui restera une quinzaine de jours

il nou a dit qu'il viendrait nous aider

si nous en avions besoin nous voulions

le garder pour soupér il na pas voulu

rester il a dit qu'il avait promi a

Malbosc dy revenir. nous avons parlé

de ton certificat il ma dit de ne pas te

le faire faire que lui irait a Espine

aujourd'hui qu'il sen occupperait je

voudrait encore te dire autre chose mais

je ne puis pas car je suis ceule avec Elise

et tout le temp j'ai du monde Papa et

Maman son allé a lenterrement du pauvre

oncle de liesséplégade il s'est léssé mourir

le pauvre après beaucoup de soufrance

moi je ny vais pas la petite Elise

va te porter la l'etre a ce soir mon chér

Pierre car jai beaucoup de chose a te dire

[vertical-haut-gauche]
de ce changement d'hopital

je pense que Pierrilliou

te tien au courant mais

je ne le sais pas trop bien

coment ça marche lui

pardi c'est celui qui peut

te renseigner le mieu moi

je ne les voi jamais ca

[haut-droite]
fait que je ne sai rien est

la bontee toi de me dire les

renseignement qu'il te donne

au revoir chéri ne tinquiétte

pas au moins ne te fait pas

de soucis çi tu peu changér

ta mieu si tu ne peu pas

tenpis nous somes

habitue a tou chèr Pierre

Ton Epouse qui Tembrasse

bien fort Marie Fabre

[envers-haut-droite]
parle moi du faux aussi

coment il est.

Condition d'utilisation

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Edition

Pré-publication, version 1.0, février 2014

Distributeur

Praxiling, UMR 5267

Adresse du distributeur

Université Paul-Valéry Montpellier III 34199 Montpellier Cedex 5

Source

Correspondance de Marie Fabre, numérisée par les Archives Départementales de l'Hérault.

Scripteur

Marie Fabre

Destinataire

époux

Date

09-10-1914

Lieu

Le Soulié