Avignon le 12/7 – 15

Ma tres chère Marinette

Tu auras resté

un jour sans nouvelles car

hier je n’ai pas ecri. C’était

Dimanche je n’ai pas eu

le temps, j’ai laissé passer

le matin croyant de t’écrire

dans l’apres midi et puis je lai

encore laissé passer.

Dans la matinée j’ai trouvé

un camarde qui est du coté

de Lezignan nous avons sorti

ensemble puis une fois en

ville

nous n’avons plus pensé a

écrire.

(Pardonne-moi pour cette

fois-ci d’avoir preféré passer

la journée avec mon camarade

a nous promener ou au Café

plus tôt que de venir te donner

de mes nouvelles, pardon encore

une fois et ne t’inquiete pas

pour moi je técrirai un

peu tous les jours mais si toute

fois je passe un jour sans

t’écrire ce qui pourrait te

porter a rester deux jours

sans nouvelles ne t’inquiète pas

car s il y avait quelque chose

de nouveau je te le dirai.

Toi cherie écris que lorsque

tu pourras je suis tres heureux

d’avoir de vos nouvelles mais

tout de même je sais rester

un jour ou deux sans en avoir

je sais qu’aux heures du travail

tu ne pourras pas m’écrire

le soir je crois que tu auras

plus tôt besoin de lit que

de porteplume. aumoins ne

neglige pas ton repos, tu ne

dois pas en avoir de reste surtout

si le petit bardelle sçusse

toujours comme il fesait le

travail aussi ne fais que ce

que tu pouras et les autres aussi

Moi je pourrai peut-être

venir vous donner un peu la

main pendant une quinzaine de

jours que je ne crois pas que cela

me nuise a rien. Pour cela

tu pourrai te faire faire un

certifica au Maire comme quoi

je suis cultivateur et que vous

auriez besoin de moi pour diriger

les traveaux ça ne coute pas

grand travail puis moi une fois

que j’aurai le certificat je

ferai de mon mieu je demenderai

ta permission je la laisserai

je ferai ce qui me semblerai

le mieu

Maintenant chère Epouse

tu me demendais l’autre jour

si ce que j’avais pris avait été

bon oui tres bon j’ai encore un

petit bout de sauçisse qui est

encore tres bonne je ne la

mange pas vite car nous

mengeons presque tout le temps

a la cantine jusquà present a

la compagnie on nous la fait sauter

a pied joint puis sa ne vaut rien

Tu me dis que tu veux m envoyer

un petit colis fais comme tu voudras

ne crois pas que je souffre avec l’argent

nous mengeons toujours celement si

ca dure tu peux monter une forge

et faire de l’argent. il Içi c’est le

contraire de Pau. Il faut toujours

avoir le portemonaie a la main

ils veulent rien nous donner j’ai demende

une paire de Soulie ils voulait me

donner des Soulie tout coupes que je

ne pouvai pas y mettre les pieds dedans

il faut que j’achette une paire de

bottines celles que j’ai prises sont toutes coupée

je ne puis plus les mettre je crois qu’il va falloir

ce nourrir s’habiller et puis

rester là pour leurs plaisir

c’est ignoble de

voir ce qui ce

passe

je vous embrasse

tous bien fort

embrassais petit

Aimé pour moi

Ton Epoux

qui t’aime et

qui t’embrasse

mille fois

P. Fabre

je n'ai pas encore reçue tes premieres lettres

je reçois les autres

Condition d'utilisation

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Edition

Pré-publication, version 1.0, février 2014

Distributeur

Praxiling, UMR 5267

Adresse du distributeur

Université Paul-Valéry Montpellier III 34199 Montpellier Cedex 5

Source

Correspondance de Pierre Fabre, numérisée par les Archives Départementales de l'Hérault.

Scripteur

Pierre Fabre

Destinataire

épouse

Date

12-07-1915

Lieu

Avignon