Le Moulin 10 mars 1915

Mon trés chèr petit cour adoré

Me voila toute a toi

pour venir te donér de nos nouvelles elles sont toujours

pareille toujours tres bones nous somes tout le temp

en très bone santee et souhaitons du plus profond

de notre cour que tu en sois de même petit nini

continue tout le temp a ce faire bien gros même

tous les jours il devient un peu plus polisson la

semaine dernière nous avions comencé a le prendre [...]

dehor tous les jours un petit peu et tu peu croire

qu'il prenait un moment de plaisir mais cette cemaine

il a fallu senfermér de nouveau dedan il fait un froid

de loup il fait un vent térrible il neige il gibre il

gèle enfin c'est un temp épouvantable et le vent a

tellement tourbillioné la nèige que a beaucoup

d'endroit il y en a pas du tout mais pas du tout il

faut croire cependant que un vent si froid ne la pas mangé

aux abri en revanche il y a quelque chose au moment ou

je te fais la letre c'est presque nuit et on dirait que le

vent se pose un peu même que le temp est un peu plus

doux dans tous les cas nous en aurions bien besoin tu

peu croire chéri que si se temp continue il y aura de la

misère dans le pays de toute les manière labsantse de

tout nos chèrs homes et un temp come ça il y aura quelque

pauvres bètes qui ne chantera pas gros vis a vis de cela nous

ne somes pas encore des plus malheureu encore nous avons

un bon peu de foin pas trop bon si tu veux qu'il ne lui

fait pas mèttre trop de grèçe au pauvres vaches mais cela nempeche pas que

qu'ant nous les mettons dehor pour les faire boire il ny

a pas moyen de les rantrér tu peu croire qu'il y en a

des sauts en lair elle languisse bien dedan mais ce n'est

pas come la ou il y a des brebis je pensse que nos chers

parents de malbosc doivent se voir quelque pour soignér

tent de bêtes même eux encore si le bon Dieu i lèsse la

santée ils les enpecheron peut etre de trop souffrir mais il

y a ceux du pon les pauvre qui a ce que ma dit ta

sour dimanche ils jètte tout agneau brebis et même si

le temp continue ils seront obligé a lessér mourir de

faim les vaches parceque ils ont lessé pourir la moitié

du foin [...] dehor enfin les pauvres tout y [...] ils ont

la misère complette et cela nenpêche pas le tot le pauvre

home de se soulér chaque fois qu'il va au soulie se que

ils ont encore de mieu les pauvres c'est qu'ils ont tout le temp

des nouvelles de Augustin il ést toujours disent ils en bone

santée avant hier maman est allé a la mèsse elle a trouvé

la mère de bélblèse elle se chagrine de nouveau la

pauvre feme son fils est de nouveau au fron et on

la changé de régiment je ne puis pas te dire dans quel

on la mi car elle ne sen est pas rapélé les autres de la comune

il y a des nouvelles apépré de tous l'autre jour on a dit

qu'il y en avait un autre de mor un home marié

on a dit mais on a pas voulu dire qui setait et callebe

est passé hier qu'il venait de vergougnac il nous a

dit qu'on disait que s'etait Auguste de Vergniole

que qu'elqu'un plus l'avait envoyé mais parait il

que l'on a envoyé qu'il etait mort du deux et lui

a écri du trois alors ce ne cera pas lui même tenmieu

le pauvre car tout le monde est a pléindre mais un

père de famille mon Dieu que c'est triste il y a

quelque jour que nous navons pas eu des nouvelles

de navines la pauvre Eugénie je ne sai pas quoi elle

doit faire si elle a eu quelque chose ou non sans doute

quelle nira pas bien loing le cousin de caraman etait

encore a Béziers et hier on a dit qu'il devait partir pour

le fron je ne sais pas si s'est vrai ils serait come tous

il en aurait bien assez avec ceux qu'ils y on mais

il y en a pour tout le monde le fils de Leonie est

de la classe de 18 ans il etait hier au soir au soulie

bas il part celuila aussi. Jaurai voulu te faire plus

long mais nini seveille je ne puis pas je tacheve la

letre au saut du lit je técriré de nouveau dans la

journée

Je te joint a la l'etre un petit mandat cette fois ci

chéri tu me disait de ne pas me présse meme je les fait

ce netait pas de mon habitude de faire ainsi mais

que veux tu pour cette fois ci c'est come ça.

Je te quitte mon chèr adoré tu peu croire que

avec ce petit polisson je ne fais pas toujours ce que

je veux. Tous se joignent a moi pour Tembrassér

notre petit granissou ten envoie un des plus

doux en crian tant qu'il peut

Ta toute a toi

M.F.

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Edition

Pré-publication, version 1.0, février 2014

Distributeur

Praxiling, UMR 5267

Adresse du distributeur

Université Paul-Valéry Montpellier III 34199 Montpellier Cedex 5

Source

Correspondance de Marie Fabre, numérisée par les Archives Départementales de l'Hérault.

Scripteur

Marie Fabre

Destinataire

époux

Date

10-03-1915

Lieu

Le Soulié